La reconstruction mammaire par lambeau DIEP est une intervention chirurgicale assez délicate, complexe et lourde, ce qui implique les risques inhérents à tout acte de ce type.
Cet acte reste notamment soumis aux aléas liés aux tissus vivants dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.
Cependant, les suites opératoires sont en général assez simples. Toutefois, des complications peuvent survenir, certaines d’ordre général, inhérentes à tout acte chirurgical, d’autres loco-régionales plus spécifiques à la reconstruction du sein par DIEP.
Il faut distinguer les risques de complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical.
En ce qui concerne l’anesthésie, une consultation avant votre hospitalisation, est indispensable. Lors de cette consultation, le médecin-anesthésiste vous précisera les risques de l’anesthésie générale et vous exposera les différents moyens de lutte contre la douleur post-opératoire.
En ce qui concerne le geste chirurgical, en choisissant un Chirurgien Plasticien compétent et qualifié formé à ce type d’intervention, vous limitez au maximum ces risques sans toutefois les supprimer complètement.
Heureusement les vraies complications sont peu fréquentes à la suite d’une reconstruction mammaire par DIEP. En pratique, la majorité des interventions se passe sans aucun problème et les patientes sont le plus souvent satisfaites du résultat.
Les complications pouvant survenir dans les suites de la reconstruction mammaire par DIEP sont :
-Une nécrose du lambeau par thrombose des microanastomoses vasculaires : la relative précarité de la vascularisation de graisse et de peau abdominale par des vaisseaux rebranchés à l’aide d’un microscope explique ce risque. Il est nettement plus élevé après une radiothérapie ou chez les patientes diabétiques, très fortes ou fumeuses. L’arrêt du tabac est donc obligatoire. Une thrombose aboutit inévitablement à la nécrose et nécessite une réintervention pour enlever le lambeau. C’est un échec de la reconstruction. Afin de diminuer ce risque, le lambeau est surveillé de près pendant les premiers jours d’hospitalisation. En cas de perturbation de la vascularisation, il est nécessaire une reprise au bloc opératoire. Ce qui permet de sauver plus de la moitié des lambeaux avec une évolution satisfaisante.
-L’hématome : l’hématome est un risque inhérent à tout geste chirurgical. Il peut survenir malgré toute l’attention apportée par le chirurgien en per-opératoire. Cette complication peut nécessiter une reprise chirurgicale précoce.
-La nécrose graisseuse tardive (cytostéatonécrose) : elle crée des nodules fermes dans le sein reconstruit, indolores, il est aisé de les différencier d’une récidive de la maladie.
-Une infection bien que toujours possible n’est pas fréquente dans les suites de cette intervention.
-Une éventration : l’intervention fragilise la paroi abdominale mais le risque d’éventration est minime car on n’emporte pas le muscle et son aponévrose. Il arrive parfois que l’abdomen présente une petite voussure sous-ombilicale au niveau du site de prélèvement des vaisseaux. Ceci n’a aucune conséquence pour votre santé ni pour votre confort.
– Un retard de cicatrisation des plaies abdominales/seins : il existe un risque de mauvaise cicatrisation qui peut engendrer des plaies ou/et nécroses de la peau ou de l’ombilic.
Au total il ne faut pas surévaluer les risques et dans la très grande majorité des cas, cette intervention de chirurgie reconstructrice correctement réalisée, donnera un résultat très appréciable, même si la rançon cicatricielle reste inévitable.
Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience que tout traitement comporte toujours une petite part d’aléas.
Le recours à un praticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requises pour savoir minimiser ces complications, où les gérer au mieux le cas échéant.
Quoiqu’il en soit, dans les suites de l’intervention, n’hésitez surtout pas à recontacter votre praticien si vous avez la moindre inquiétude.
Tels sont les éléments d’information que nous souhaitions vous apporter en complément à la consultation. Nous vous conseillons de conserver ce document, de le relire après la consultation et d’y réfléchir « à tête reposée ».
Cette réflexion suscitera peut-être de nouvelles questions, pour lesquelles vous attendrez des informations complémentaires. Nous sommes à votre disposition pour en reparler au cours d’une prochaine consultation.